19

Avec la piste de danse qui étincelait sous la lumière de Qoribu et près d’un millier de Taat en train tournoyer au beau milieu des motifs élaborés du Petit Grondement de l’Aube, Leia eut l’impression d’avoir fait un bond de plusieurs centaines de siècles dans le passé d’Alderaan, lorsque la Colonie contrôlait encore la planète et que l’expansion humaine ne constituait qu’un orage ténébreux grondant sur la ligne d’horizon de la galaxie. Les Killik étaient en train de « chanter » leur couplet du Chant de l’Univers tout en continuant à danser, gazouillant la mélodie à travers l’appendice qui leur servait de bouche, battant la cadence avec leurs mandibules et se tambourinant la poitrine. Bien que la musique fût des plus primaires, la performance était aussi délectable que n’importe quel spectacle musical auquel Leia avait eu la chance d’assister au Harmony Hall de Coruscant.

— Je n’y comprends rien, dit Yan, y allant de son petit commentaire sur le concert. Pourquoi n’a-t-elle pas épousé Jag Fel quand elle en avait l’occasion ?

— Fais bien attention à ce que tu dis, répondit Leia, tout en suivant le regard de Yan. Si on ne la sort pas d’ici au plus vite, elle pourrait passer beaucoup plus de temps que prévu avec Jag – à se faire interroger dans son…

Leia remarqua ce que Yan était en train de fixer et ne prit pas la peine de finir sa phrase. Jaina, Zekk et Alema gambadaient fièrement au beau milieu d’un tourbillon de danseurs. Les trois Jedi s’étaient mis les mains au-dessus de la tête, et les faisaient balancer en imitant le mouvement d’antennes des Killik. A chaque seconde, Jaina et Zekk s’inclinaient en avant, tout comme le reste du nid, et se frottaient les avant-bras avec les antennes du premier insecte croisant leur chemin. Alema fit de même avec ses lekku.

— Tout cela est un peu… bizarre, admit Leia.

Leia sentit son estomac se nouer et se tourna vers Yan.

— On ira leur parler dès que la danse sera finie. Tu es OK avec le plan ?

— Pour ce qu’il vaut, grommela Yan. Ça serait plus simple de la kidnapper. Et nous savons parfaitement qu’on pourrait y arriver.

Leia poussa un soupir d’exaspération.

— Depuis quand tu te mets à douter de tes chances ? Un peu plus et on croirait entendre…

Elle allait prononcer le terrible mot C-3PO lorsqu’un grondement de panique se fit entendre. Elle se tourna et vit les Killik en train de regarder en direction des portiques qui encerclaient la salle de danse. Leurs antennes étaient immobiles et tendues à la verticale. Quant à leurs mandibules, elles étaient écartées en signe de menace. La plupart des Affiliés présents imitèrent la gestuelle. Mais Alema fut la seule Jedi à suivre le mouvement.

— Ça sent mauvais, on dirait. (Yan scruta le ciel au-dessus de sa tête.) Les Chiss ?

— Je me ferais une joie d’aller le leur demander, dit C-3PO.

Un Killik proche émit une sorte de bruit de succion.

— Les Taat parlent Bocce ? demanda Leia.

— Euh, oui, je le crois, Princesse Leia. Il faut absolument que je déniche une langue que les Killik ne comprennent pas. On dirait qu’ils assimilent les dialectes de tous les Affiliés. (Un deuxième Killik se tourna et répondit à la question de C-3PO par une série de claquements de mandibules.) Par exemple, ceci était un code Snutib.

— Et alors ? demanda Yan.

— Cet individu le parle à la perfection, fit C-3PO. Bien que ce dialecte date de l’époque ancestrale de la grande période de…

— C’est ce qu’il a dit qui nous intéresse, le coupa Leia.

— Veuillez m’excuser. C-3PO sembla déçu. Il me semble que cela concerne Saba Sebatyne.

— Saba ?

— Apparemment, elle aurait surgi des profondeurs du nid dans un bien sale état.

Une poignée de Taat titubèrent hors du tunnel, essayant, tant bien que mal, de maîtriser une créature couverte d’écailles et toute gesticulante. Tous les Killik se tournèrent vers Yan et Leia, avant de se frapper la poitrine.

— A vrai dire, les Taat aimeraient vraiment que vous les aidiez à calmer Maître Sebatyne afin que les soigneurs puissent rafistoler la cicatrice sur son crâne.

Yan partit dans un sprint, suivi de Jaina et des autres Jedi. Leia ordonna à Meewalh d’aller chercher le pack médical à bord du Faucon, et commença elle aussi à courir. Mais elle stoppa sa course en voyant Saba sanglée dans une civière rudimentaire. Elle avait une large balafre sur le côté du crâne. Yan était déjà à genoux, en train d’essayer de la calmer.

— Ils sont laids, je sais, lui disait-il. Mais reste tranquille. Ils essaient simplement de t’aider, ma belle.

— Non ! Les yeux de Saba s’agitaient mais sa tête restait totalement immobile. Azzazzinz !

Son zézaiement semblait plus prononcé que d’habitude – ce qui était plutôt un mauvais signe compte tenu de la blessure à la tête. Leia distingua un certain nombre d’autres plaies – un petit cercle d’écailles ébréchées autour de la tempe, quelques phalanges en moins, un tiers de la queue arraché, et d’étranges gonflements sur son cou et son mollet. Etendu sur la civière, enveloppé tout près de la queue amputée, se trouvait quelque chose qui n’appartenait pas à Saba – un biceps humain fusionné au niveau du coude avec un avant-bras de Killik.

Un avant-bras de couleur bleu nuit.

Les Killik présents exprimèrent leur mécontentement en grognant.

— Ils disent que l’état de la cervelle de Saba parle de lui-même, traduisit C-3PO. En gros, elle est en train de perdre les pédales.

C-3PO fut soudain projeté en l’air et commença à vriller tel un bilboquet.

— Quoi ? Mais… Arrêtez cela voyons ! Voulez-vous bien me reposer, espèce de triton surdéveloppé !

— Je ne… perds paz les pédales ! grommela Saba.

— Tout va bien, Saba, fit Leia. On te croit.

C-3PO cessa de tournoyer dans l’air et Saba fixa Leia. La Barabel avait les pupilles extrêmement dilatées.

— Z’est vrai ?

— Promis, juré. (Yan étudia l’avant-bras d’un peu plus près.) Il t’est arrivé quelque chose. Tout le monde peut le deviner.

— Et si on allait s’occuper de tes blessures ? demanda Leia. Tu pourras peut-être nous en dire un peu plus…

— Saba va tout vous raconter, maintenant, insista la Barabel.

— Comme tu veux. (Leia fit un geste aux soigneurs Taat qui attendaient toujours.) Du moment que tu les laisses te soigner.

Saba plissa ses yeux globuleux.

— Saba… pensait que tu la croyais.

— Saba, certaines de tes blessures sont cautérisées, fit remarquer Leia. A ta place, je me méfierais des possesseurs de sabre laser.

La Barabel renifla.

— Ecoute, on a deux ou trois missiles à l’intérieur du Faucon, reprit Yan. Si jamais ils te tuent, je te promets de pulvériser cet endroit.

— Pulvérizer ? (Saba émit un petit sifflement fatigué.) Il faut toujourz que tu plaizantes !

— Il ne plaisantait pas, rectifia Leia. Alors, tu es d’accord ?

Saba observa les soigneurs rassemblés autour de la civière, puis acquiesça.

— Tope-là.

Elle reposa C-3PO sur le sol.

— Dieu soit loué ! Il alla immédiatement se réfugier derrière Leia, et dit d’une voix plus douce : Ils disent qu’elle est une patiente difficile.

Une dizaine de Killik commencèrent à s’activer sur le corps meurtri de la Barabel, stérilisant les plaies avant de les bander soigneusement. Tandis qu’ils travaillaient, Saba commença à leur raconter – d’une voix hésitante – sa découverte des exosquelettes vides et l’attaque éclair de Welk. Elle finit par faire remarquer qu’elle n’avait trouvé que trois cellules vides et tué seulement deux de ces fichus Killik bleus. Elle craignait que le troisième ne se soit déjà faufilé à bord de l'Ombre.

L’un des soigneurs qui bandait sa balafre à la tête roucoula une opinion que C-3PO traduisit de la sorte :

— Les patients blessés au crâne souffrent souvent d’hallucinations.

— Zen était paz une…

— Excusez-moi. (Leia posa doucement sa main sur l’épaule de la Barabel, et indiqua le bras fusionné à côté de la queue amputée de Saba.) Mais si c’était une hallucination, comment expliquez-vous cela ?

L’un des Killik qui tenaient la civière fit claquer ses mandibules.

— Les soigneurs ont l’habitude de greffer les membres atrophiés, traduisit C-3PO. Dans son délire, Saba a dû confondre un Affilié avec un Chiss. Le nid s’est déjà lancé à sa recherche.

Saba leva difficilement la tête.

— Ze n’était paz un…

— Laisse-nous nous charger de ça, beauté. Yan lui reposa gentiment la tête dans la civière, puis demanda : Dans ce cas, vous pouvez me dire pourquoi elle délire ? Et d’où viennent toutes ces blessures, hein ?

Ce fut l’un des Killik qui s’occupait de son cou qui répondit.

— Oh, seigneur ! s’exclama C-3PO. Il dit que Saba a dû s’effondrer après avoir été empoisonnée.

— Empoisonnée ? s’étonna Leia.

— Saba vous a déjà parlé de… za ? demanda la Barabel.

Le soigneur en charge de la blessure à la tête bourdonna un commentaire.

— Les commotions crâniennes peuvent provoquer des trous de mémoire, traduisit C-3PO. Le Killik qui s’occupait de la plaie au cou ajouta : Ils sont vraiment désolés pour le poison. Ils espèrent que vous ne pulvériserez pas le nid.

— Pulvériser le nid ? Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda Leia.

Ce fut le soigneur censé soigner la blessure à la jambe qui lui répondit.

— Nous avons affaire à un puissant venin neurotoxique, dit C-3P0. Il entraîne une paralysie permanente – et ils ne disposent pas d’antidote.

Saba leva difficilement la tête en direction de Leia.

— Je… te l’avaiz dit.

— Tu n’es pas encore morte, fit Leia. Comment te sens-tu ?

— Moinz en forme… que j’en ai l’air.

Soucieuse de savoir si Saba avait réellement une opinion de son état général, Leia se tourna vers Yan.

— Elle a peut-être tenté de se mettre en état de transe, mais…

Il semblait aussi inquiet et perdu qu’elle le pensait. Il était absolument hors de question de ne pas ramener Saba. La Barabel risquait d’être paralysée à vie, ou pire, de mourir. Et Cilghal – la guérisseuse Jedi – disposait d’une infirmerie et d’un laboratoire sur Ossus. Elle devait certainement pouvoir la sauver.

Yan se tourna vers Cakhmaim.

— Va chercher Meewalh et prépare le Faucon, ordonna Yan. Et surtout, ne réveille pas Juun ! On n’a pas besoin d’un Sullustéen pour nous ralentir avec ses fichues procédures.

Leia fit signe aux porteurs de la civière de suivre Cakhmaim.

— Amenez-la jusqu’au Faucon.

— Paz zi… vite, dit Saba. (Les Killik ne prêtèrent aucune attention à sa remarque et traversèrent la salle de danse, juste derrière Cakhmaim.) Le troizième tueur… il nouz faut à tout priz avertir Maître Zky walker.

Leia regarda Yan et dit gentiment :

— Saba, l'Ombre est parti, tu te souviens ? Nous n’allons pas pouvoir entrer en contact avant d’avoir atteint l’espace de l’Alliance Galactique.

Jaina fit son apparition, accompagnée de Zekk et d’Alema.

— Saba, êtes-vous sûre de ce que vous avancez au sujet des assassins ? demanda Alema. On dirait vraiment que…

Saba tendit difficilement son bras blessé et vint frapper la Twi’lek en pleine poitrine.

— Oui… Abzolument zûre.

Ils arrivèrent au tunnel qui menait au hangar. Leia envoya C-3PO s’occuper des Killik et de Saba, puis elle s’immobilisa avant de se tourner vers sa fille.

— Tu penses être prête quand ?

Jaina resta bouche bée.

— Prête ?

— Oui, prête à partir, dit Yan, se glissant dans la conversation. Tu ne dois pas avoir beaucoup d’affaires à emporter.

Jaina resta un moment sans bouger, puis son père esquissa l’un de ses fameux sourires en coin.

— Bien essayé, les gars.

— Bien essayé ? (Yan prit l’air outré.) On avait passé un marché !

— Vous ne pouvez pas nous imposer ça ! s’écria Zekk.

Sans un mot, Jaina leva un bras dans sa direction.

— Laisse-moi m’occuper de ça, Zekk. J’ai l’habitude.

— Jaina, dit Leia d’un ton sévère. Je te jure qu’on a essayé de retrouver Lowie.

— Ce tour de Desilijic ne marche pas avec moi, répondit Jaina. Les termes de notre marché étaient de le ramener.

— Ouais, et bien, tu aurais d’abord dû nous prévenir que ton ex-petit ami était aussi sur le coup, rétorqua Yan. C’est toi qui l’as retenu.

— Je ne le savais pas, fit Jaina. Et puis, de toute façon, ça n’aurait rien changé. Lowbacca est toujours coincé là-bas. Et personne d’entre nous ne part d’ici sans l’avoir récupéré.

Jaina plia le bras, et son geste fut instantanément repris par le groupe de Killik qui venait de se rassembler tout autour d’eux. Mais Leia n’avait pas l’intention de lâcher prise.

— Jaina, tu sais pertinemment que ça ne ferait qu’empirer les choses, dit-elle. C’est de votre faute si les Chiss deviennent si menaçants.

— Ta mère a raison, ajouta Yan. Et tu nous as déjà prouvé, pendant la mission sur Myrkr, que ton jugement n’était pas toujours fiable.

Jaina fit semblant de ne rien ressentir mais la remarque de son père la blessa profondément. Leia put aisément le deviner.

— Jaina, si tu voulais vraiment aider Lowbacca, tu viendrais avec nous. (Leia se tourna vers les trois autres Jedi.) Vous savez, les Chiss sont des gens honorables. Laisse-nous une chance de régler le conflit de façon diplomatique.

Jaina et Zekk baissèrent les yeux, mais Alema rétorqua :

— Et quand vous serez encore assis à essayer d’établir la connexion, ils nous auront déjà envoyé une armada de défoliateurs pour finir ce qu’ils ont commencé.

Jaina hocha la tête.

— La diplomatie est une bonne chose, dit-elle. Mais elle ne fonctionne que lorsqu’il y a quelque chose en échange. Allez-y et entrez en contact avec les Chiss. Mais nous, on reste ici.

— C’est une option, admit Leia. Mais je suis convaincue que tu ne sais pas vraiment à qui tu as affaire.

La confusion de Jaina se refléta dans les yeux des deux autres Jedi.

— On ne vous parle pas des Chiss, expliqua Yan. Vous n’avez pas toute votre tête ici – à moins que vous croyiez que Saba ait pu inventer cette histoire de cafards tueurs.

Alema tiqua à l’écoute du mot cafards, mais ce fut la première à hocher la tête.

— Non, ils étaient bien réels.

— Mais ils n’étaient pas Taat, ajouta Zekk.

— C’est d’ailleurs l’une des choses qu’il nous faut élucider, dit Jaina.

— Jusqu’à quand ? (Une fois de plus, Leia fut agacée par la façon dont le trio finissait systématiquement les phrases des autres.) Jusqu’à ce que vous deveniez des Affiliés ?

Jaina et les autres se dévisagèrent, puis Zekk déclara :

— Ça dépend.

— De quoi ? demanda Yan.

— De la rapidité avec laquelle vous allez convaincre les Chiss d’arrêter, conclut Alema.

— Vous devriez peut-être vous dépêcher de retourner au Faucon, ajouta Jaina. Surtout si Saba dit vrai au sujet de ce troisième tueur Killik.

Leia sentit un creux dans son estomac et commença à s’inquiéter. Jaina avait raison, sur ce point du moins. Ils n’avaient le temps d’essayer de convaincre les trois Jedi.

Et Yan le savait, lui aussi. Il s’approcha de Jaina.

— Jaina. Ecoute-moi…

— Pas besoin de t’écouter, papa, fit-elle. Je peux sentir ce à quoi tu penses.

— Nous le pouvons tous, ajouta Zekk. Jamais ma fille…

— … ne deviendra un cafard, termina Alema.

— Hé, ce n’est pas juste ! protesta Yan. Le fait que je n’aime pas les cafards ne veut pas dire que je me trompe. Il se passe quelque chose de bizarre par ici. Et Raynar n’y est pas étranger.

— Ça, je ne le sais pas, dit Jaina.

— C’est la troisième fois que nous nous faisons attaquer, lui rappela Leia. Et Raynar nous a bien dit qu’il craignait qu’on vous emmène avec nous.

— Eh bien, il peut cesser de s’inquiéter, parce qu’on ne va nulle part avant que les Chiss n’aient déguerpi. Alors dépêchez-vous d’aller les convaincre.

Jaina ouvrit ses bras pour embrasser Yan, mais il recula en secouant la tête.

— Non Jaina. Je ne laisse pas ma…

— Je ne demandais pas ta bénédiction, papa. Et je suppose que je serais stupide de m’attendre à quoi que ce soit d’autre.

— Si c’est pour te faire lobotomiser, ouais, la coupa Yan. Je vais te proposer un deal. Tu prends les rênes du Faucon et tu ramènes Saba. Et ta mère et moi, on reste ici pour s’occuper des Chiss. Ça te va ?

— Et on retrouve Lowie, ajouta Leia.

— Tu me laisserais les commandes du Faucon pour rentrer à la maison ? demanda Jaina, en inclinant sa tête d’une manière bien trop Killik pour être honnête. Toute seule ?

— Eh bien, avec Alema et Zekk, rectifia Yan. Oui.

— A qui crois-tu parler, papa ? Je sais ce que tu penses des insectes. (Elle lui tourna le dos et tendit ses bras vers Leia.) Maman ?

— J’aimerais sincèrement que tu écoutes ton père. N’as-tu pas encore réalisé que tu pourrais être l’enjeu du conflit ? Raynar est seul et désespéré. Je ne serais pas surprise qu’il ait provoqué le différend frontalier simplement pour t’attirer à…

— Tu penses trop, maman. Je vais tenter de prévenir tante Mara à travers la Force.

— Jaina ! aboya Yan.

Sa fille l’ignora puis Zekk dit :

— Faites de votre mieux avec les Chiss. Nous gérons le reste.

Il se tourna lui aussi et courut après Jaina.

— Je n’ai pas dit mon dernier mot, mes enfants, s’écria Yan dans leur dos. On va revenir vous chercher.

Jaina le salua au loin, mais Alema resta plantée devant les Solo.

— Je vais venir avec vous, dit la Twi’lek à Leia.

Jaina et Zekk s’immobilisèrent d’un coup et firent demi-tour, totalement surpris.

— Ah bon ? demanda Jaina.

— On ne s’attendait pas à ça, ajouta Zekk.

— Ils ont besoin d’un guide, expliqua Alema. Ils ne peuvent pas faire le même chemin à l’envers et risquer de retomber sur des Yoggoy. Du moins, pas avant que l’on sache qui se cache derrière ces attaques.

Jaina parut perturbée par ce changement brutal de plan, mais elle hocha la tête et se tourna vers son père.

— Il te reste de la place à bord du Faucon ?

— Bien sûr, répondit-il. J’ai même de la place pour trois. Vous venez ?